Le choix du médium
Plusieurs éléments influencent le choix du médium à utiliser dont, entre autre, l’intérêt du jeune envers un médium ainsi que la relation du thérapeute avec le jeune et le stade d’évolution du processus thérapeutique. Par exemple, pour Priscilla, le constat qu’elle ne parvenait pas à rejoindre certains jeunes qui ne s’intéressaient pas à l’art l’a amenée à se former à d’autres types d’approches et de médium, comme une formation en Dvt qui utilise essentiellement le corps comme médium, de façon à les rejoindre de façon différente.
Si le choix du médium se fait parfois de façon ouverte en laissant le jeune choisir, d’autre fois, le profil ou l’aspect que le clinicien choisit de travailler avec le jeune l’oriente davantage vers un médium.
Priscilla a évoqué qu’au début d’un suivi, elle laisse davantage de choix au jeune de façon à établir la relation et pour mieux le connaître et que, par la suite, elle fait des choix plus intentionnés ou plus ciblés tout en restant autour de ce qui met l’enfant à l’aise. Par exemple, dans le traitement d’un jeune avec un profil anxieux, le fait de passer d’un médium où il a beaucoup de contrôle vers un médium où il en a moins, permet de l’amener à gérer graduellement ce type de situation et de l’outiller pour y faire face. Par contre, si c’est un jeune a un TDAH, elle va partir d’un cadre plus serré au début pour aller vers un cadre moins serré en cours de thérapie.
Dans le contexte de l’art thérapie en tant que tel, Fiona et Violaine nous ont indiqué que le choix d’utiliser de simples marqueurs ou d’aller avec des matériaux plus spécifiques comme le pastel ou l’encre par exemple va varier en fonction à la fois de considération très concrètes comme le niveau de dextérité du jeune ou le contexte d’intervention (disposition de la salle, durée, etc.), mais également en fonction de l’état du jeune (son niveau d’angoisse, sa problématique, etc.).
Tous les matériaux ont, selon les participantes, une propriété qui leur est propre (encadrer, favoriser l’expression, contenir, etc.). L’argile est un matériau qui est intéressant d’utiliser avec des jeunes agités, anxieux ou en colère. Il s’agit d’un matériau qui peut calmer, contenir. La plasticine peut être utilisée pour amener le jeune à façonner les membres de sa famille ou de son entourage et les relier entre eux à l’aide de marqueurs et de papier. Il est intéressant de voir les formes, les grosseurs et les couleurs utilisées pour reproduire les personnages et de voir la place qu’ils prennent et la façon dont ils sont liés (écrasés, éloignés, etc.). Les participantes ont également fait référence à un art thérapeute qui utilise beaucoup le ruban collant dans ses interventions autour de l’attachement (Lucille Proulx). La façon de rendre accessible le matériel mis à disposition des jeunes est également susceptible d’avoir un impact. Ainsi, par exemple, une armoire où tout est pêle-mêle peut avoir un effet déstabilisant.
Au CSSS de la Montagne, les arts thérapeutes disposent d’un local d’entrevue aménagé dans lequel sont présentes des étagères qui permettent de ranger le matériel et de conserver les productions des jeunes pendant une certaine période. En plus de constituer en soi un élément du dossier clinique, la conservation du matériel permet au thérapeute d’y revenir avec le jeune, de décider avec lui de comment il veut détruire certaines œuvres, etc.
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