Alliance thérapeutique et intervention familiale
La question de l’alliance thérapeutique et de son importance dans le suivi des jeunes et des adultes aux prises avec un problème de santé mentale est un thème largement abordé dans la littérature. En santé mentale jeunesse, l’implication de la famille dans le suivi des jeunes est de plus en plus reconnue comme important à la fois par les utilisateurs, les cliniciens et les décideurs (Odegard, 2012). Des travaux évoquent une association positive entre une bonne collaboration avec la famille et l’évolution clinique des jeunes (Duncan et al., 2010).
Les travaux sur l’alliance thérapeutique portent largement sur le développement de l’alliance en contexte d’intervention dyadique. La littérature scientifique fait très peu état de l’alliance thérapeutique en contexte d’intervention familiale. Selon Walter &Petr, (2006), peu de données empiriques permettent de rendre compte de la complexité de l’intervention familiale et de mesurer l’impact de l’alliance dans le processus thérapeutique. Or, développer et maintenir l’alliance avec tous les membres d’une famille impliqués dans un processus thérapeutique pose des défis particuliers aux cliniciens.
Encore peu d’études évaluent la relation entre la qualité de l’alliance et l’évolution clinique (Walter &Petr, 2006). Une méta analyse menée par Shirk & Karver (2003) démontre une corrélation positive modeste mais constante entre alliance thérapeutique et résultats cliniques. Des études empiriques démontrent un impact modéré de l’alliance thérapeutique sur les résultats cliniques et un impact sur la rétention (Hoagwood, 2005; Shirk & Karver, 2003). Le lien entre une alliance positive entre les parents et le clinicien augmente l’engagement dans le traitement du jeune, la rétention, la satisfaction et l’utilisation, par les parents, des compétences transmises (Hoagwood, 2005; Hawke et al., 2005; Garcia & Weisz, 2002). Une alliance avec le jeune serait également associée avec une meilleure diminution des symptômes (Hawley & Weisz, 2005; Shelef et al., 2005).
L’alliance thérapeutique et son impact dans l’intervention auprès des familles demeure encore toutefois difficile à évaluer étant donné le manque d’outils qui permettent de rendre compte de la complexité de ce type d’intervention dans laquelle le cliniciens doit développer une relation et répondre aux demandes et aux besoins de différents partis dont les points de vue peuvent diverger (Walter &Petr, 2006).
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