Les études évaluatives des thérapies par les arts créatifs
L’évaluation des interventions en art thérapie sont peu nombreuse dans la littérature. Slayton et a. (2014) a réalisé une recension des études évaluatives menées entre 1999 et 2014. Ces études démontrent l’impact significatif de l’art thérapie à la fois pour différents symptômes et pour différentes populations. Dans l’intervention auprès des enfants et des jeunes, cette recension de la littérature fait état de 4 études évaluatives démontrant l’impact positif de l’art thérapie (diminution des symptômes, meilleure alliance thérapeutique) pour différentes problématique soit pour le traitement des troubles émotionnels sévères chez les enfants (Ball, 2002), le traitement du stress post-traumatique (Lyshak-Stelzer et al., 2007), pour le traitement des enfants et des adolescents à risque de troubles de comportements (Saunders et Saunders, 2000) et pour le traitement des enfants et des adolescents victimes d’abus sexuels (Pifalo’s, 2006).
La thérapie par le jeu est également un type de thérapie par les arts largement utilisée pour l’intervention auprès des jeunes qui présentent des difficultés émotionnelles ou comportementales. Bratton et al. (2005) a publié une méta-analyse des études réalisées entre 1953 et 2000 avec comme objectifs d’évaluer l’efficacité d’interventions de thérapie par le jeu et de déterminer les facteurs ayant un impact significatifs sur les résultats cliniques. Bien que les conclusions d’ensemble soient difficiles à dresser étant donné la diversité des méthodologies utilisées, les résultats soutiennent l’efficacité de ce type d’intervention auprès des jeunes. Trois constats émergent également de la méta-analyse soit 1) que l’efficacité de la thérapie augmente en fonction du nombre de sessions jusqu’à environ 35 sessions, 2) que l’implication des parents dans la thérapie jumelée à la formation des parents à la « thérapie filiale » est associé à un impact plus positif sur la relations parent-enfant et sur les difficultés de comportement de l’enfant et que 3) les effets sont plus positifs dans la cadre des approches humanistes (non directives) vs les approches non humanistes (directives). L’article dresse également un portrait intéressant du développement de cette pratique.
Deux enjeux importants émergent cependant de la littérature sur le sujet soit celui de l’évaluation et celui de la formation. Si l’intervention par les arts créatifs connait une popularité auprès des cliniciens qui y voient une façon particulièrement intéressante de rejoindre certains jeunes, le manque d’études empiriques permettant d’en mesurer les effets peu avoir un impact sur l’acceptation de ce type d’intervention par les milieux. L’exercice de la thérapie par les arts demande une formation spécifique et, si des cliniciens peuvent choisir d’intégrer l’art dans leur pratique, la thérapie par les arts en tant que telle doit être menée dans les règles de l’art par des thérapeutes formés (Appleton, 2011; Bratton et al., 2005).
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